mardi 17 novembre 2020

Quand fuit l'inspiration...

  Je peine à écrire. La faute au confinement. L'écriture se nourrit des rencontres et des expériences vécues. La lecture et les films, ce n'est pas suffisant. Il manque l'aspect humain même si je suis très bien entourée sur le plan virtuel, si j'ai de la famille et des amis qui m'appellent, il manque les rencontres en chair et en os. 

  Je ne me résigne pas. Tous les jours, j'ouvre mon fichier et je le regarde dans le blanc du papier durant une demie-heure ou plus. Pourtant, j'écris beaucoup ici donc j'ai des choses à dire. 

Lire m'est difficile en ces temps troublés donc je peine à me nourrir des mots des auteurs que je lis. 

  Je ne me prive pas de loisirs ou d'occupation, ce n'est donc pas un état dépressif, j'ai du plaisir à faire ces activités même si je passe de l'une à l'autre pour passer à une autre et au final, à un moment ou à un autre revenir au point de départ. Mais c'est normal en étant enfermé. 

  Ecrire touche à l'intime. Je dis souvent que pour écrire, il faut soit aller vraiment bien soit aller vraiment très mal; je suis dans une sorte d'entre-deux. Je vais globalement bien étant donné la situation anxiogène que nous vivons. Je suis hypersensible donc elle me touche profondément mais j'arrive à exprimer mon ressenti. Je voudrais parvenir à le sublimer, en tirer l'essence pour créer quelque chose mais j'en suis incapable. La sublimation, ce serait merveilleux mais non. 

  Je peine à faire le tri dans mes idées, je peine à retrouver le fil et à me mettre à l'ouvrage comme je le devrais. Mes personnages attendent que j'écrive leur histoire mais je crois qu'ils vont attendre le mois de décembre qui sera dédié à une bonne grosse phase de correction. Quand l'étau se sera relâché et qu'on en saura un peu plus. Je me doute qu'on va vers un confinement jusqu'à mi-février avec relâche pour noël et peut-être le nouvel an. Mais les choses ne sont pas clairement dites, il est difficile d'intégrer la chose. J'aurais voulu écrire, écrire jusqu'à plus soif, lire et jouer de la musique mais les choses ne se sont pas passées ainsi. Ma créativité m'a désertée parce que mon inspiration n'a pas de quoi se nourrir. Ca tourne en rond malgré les livres et les films. Je ne vis pas de nouvelles expériences hormis le confinement. Alors j'ai du mal à extraire de moi les mots que j'ai tant espéré voir couler. Alors j'attends des jours meilleurs en espérant que l'inspiration revienne. 


mardi 21 juillet 2020

Ecrire au kilomètre

Ecrire jusqu'à plus soif, courir après les mots. Laisser les doigts courir sur le clavier. Compter, recompter, encore et encore. Les mots m'échappent, les mots ne s'accumulent pas ou trop lentement. Suivre une série du coin de l'oeil, regarder dix minutes, arrêter, réfléchir à quoi écrire, écrire quelques mots, faire des recherches, remettre ma série, dix ou quinze minutes pas plus.  Prier pour qu'un voisin ne vienne pas me déranger. Penser à tout ce qu'il me reste à faire. Les mots ne coulent pas, mes récits ont encore besoin de reposer un peu, de maturer, lever, changer et je n'ai pas de temps à leur donner. Les mettre de côté, écrire à côté. Chercher des sujets plaisants, les noter sur un carnet ou un fichier de traitement de texte. Les regarder d'un oeil morne, rêvasser, attendre. Remettre un peu ma série. Lire un peu. Regarder l'heure. Regarder le compte de mots. Regarder la date. Dix jours, il me reste si peu de temps et tant à écrire. Remettre ma série, rêvasser. Sentir mes pensées tourner dans ma tête. Ecrire mais sur quoi, comment? Je suis fatiguée, je dors mal. Mon inspiration est à sec et j'ai beau tout faire pour nourrir, cela n'est pas suffisant. Lire, parler avec des gens, regarder des films, chercher des idées pour écrire. Ecouter les bruits de l'immeuble. Les pigeons, les chiens. Les voitures qui passent dans la rue. Le voisin qui saute encore et encore sur le sol au-dessus de moi. Les choses qui tombent et se brisent sous moi. Quelque part, là en bas. Le bruit des ballons qui rebondissent sur l'asphalte. Le bruit des roues de voiture qui roulent sur la route. Pas d'oiseaux ou si peu. Le bruit de la ville. Me souvenir que mon thé refroidit et l'avaler d'un trait. Verser ce qu'il reste dans ma tasse et le réchauffer. Regarder avec gourmandise le sachet neuf qui attend pour refaire une tournée de thé. Le temps passe, les jours défilent, les mots m'échappent. Fatigue, mauvais sommeil, stress à cause des gens. Des gens qui ne parlent que confinement ou presque, stress de voir que les gens ne font pas attention. Et les livres de bibliothèque, quand dois-je les rendre? Il me reste du temps mais je ne dois pas traîner surtout que j'ai tout lu, il ne reste que le DVD à regarder. Mais déjà les rendre alors que je viens presque de les prendre? Pourtant, j'ai avancé dans mes livres personnels qui se lisent plus ou moins bien. Et combien de films me reste-t'il à visionner sur la plateforme de la bibliothèque? De bandes dessinées à lire en ligne d'ici la fin du mois sur mon compte de bibliothèque? Et ces DVD que je voulais reregarder durant le confinement et qui attendent depuis? Et... trouver quelque chose à écrire, écrire n'importe quoi, tout ce qui me passe par la tête. Pour retrouver l'inspiration, pour redonner vie à mes personnages qui m'attendent, mes lecteurs qui m'attendent. Mais je ne peux pas, j'en suis navrée. Je suis fatiguée, je n'ai plus d'inspiration, il ne reste que dix jours de nanowrimo et je suis tellement, tellement en retard. Mais je vais tenir et jour après jour, rattrapper le retard. Même si j'écris des bouts de textes qui attendront durant des mois que je les reprenne, même des textes dont j'ai honte mais que je publierai quand même pour ne pas les perdre. Ne pas refaire l'erreur de jeter des cahiers, de perdre des documents informatiques, de perdre mes écrites. Ecrire au kilomètre, mot après mot, un seul à la fois. Tenir, tenir la distance, courage, il ne reste que dix jours. Dix jours de nanowrimo, dix jours à batailler avec les mots qui ne viennent pas. Dix jours à écrire tout et n'importe quoi pourvu que j'ajoute des mots au total. Il sera bien temps de trier ensuite.

vendredi 6 avril 2018

Le château des cent mille pièces (projet collectif)

Je suis tombée tout à fait par hasard sur ce projet. En gros, c'est un site sur lequel tout le monde peut poster son histoire. Nous sommes dans un château de 100 000 pièces




Extrait du site internet
"Lorsque vous aurez traversé les racines de l’Ancienne Forêt qui jouxte le Gouffre des Abysses situé de l’autre côté de l’Océan des
Tempêtes, vous trouverez, non loin de la Fontaine d’Eternité, un tout petit sentier, qui sent bon la châtaigne-fraise et l’iris de rose.
Empruntez-le, en veillant bien à ne pas vous écarter de son tracé, et à ne pas trop vous laisser séduire par le chant de l’hermine-escargot.
Vous allez suivre ce chemin pendant trois jours, pendant qu’il serpente et s’élève tout doucement dans les Terres Noires des Mille Collines.
Parvenus au pied de la Cascade Géante, il vous faudra sans doute prendre un peu de repos, avant d’attaquer la partie finale de votre périple : la Montagne Unique, située au coeur des Volcans de Vents.
Plusieurs semaines vous seront nécessaires pour  gravir ses pentes, explorer ses falaises, éviter ses gouffres et trouver votre chemin jusqu’au son sommet.
Si vous avez survécu, vous arriverez alors au Deuxième Plus Haut Point Du Monde, là où naissent les nuages.
Vous ne vous laisserez pas impressionner par les remparts antédiluviens destinés à repousser les attaques de créatures sauvages aujourd’hui minéralisées.
Escaladez ces ruines.
Là, prenez une inspiration et savourez la vision qui s’offre à vous…
Le Château des 100 000 pièces prend pied sur le Premier Plus Haut Point Du Monde ; et les murs, et les tours et les cours et les étages de ce Palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, jusqu’à la Lune.
Si vous avez la force de ne pas tourner les talons à ce moment précis de votre vie, vous traverserez le pont-levis de pierre, de glace, de bois et d’acier mêlés.
Vous pousserez, non sans effort, le fantastique portail en corail de chimère, qui fait quinze ou vingt fois votre taille.
Voilà, vous êtes entré dans la première des Cent Mille Pièces du Château : l’entrée, le Cathedrhall… Devant vous, des dizaines de portes, d’escaliers et de corniches en pierre, en bois, en brume, en verre et en métal. Vous levez les yeux, rempli de crainte et de vertige : votre regard se perd à l’intérieur de la nef, labyrinthe tissé de chemins indistincts, qui finissent par se noyer dans l’obscurité brumeuse des étages supérieurs…
Si il vous reste un peu de courage, c’est là que commence votre exploration du Château !"



Comment on fait?
On n'a pas besoin de s'inscrire (mais il semble que ce soit possible, je n'ai pas trouvé comment on fait), il suffit de se choisir un pseudonyme (tordu) et une adresse mail et de les garder tout le temps (donc les noter dans un coin) puis de poster à la suite. Je conseille un fichier word à côté pour garder une trace de son parcours avec des petites notes sur le personnage qu'on a choisi, les objets qu'il a, une chronologie grossière (si ça fait 6 mois qu'il est là ou deux jours en gros).



On passe ensuite de pièce en pièce en postant des commentaires (la règle est un commentaire= une pièce qui peut être une chambre, un escalier ou une cour qu'on essaie de situer un minimum à chaque fois (pour ne pas soi-même se perdre: étage, situation géographique). A noter qu'on ne peut pas sortir avant que les 100 000 pièces aient été explorées par les membres (c'est un projet collectif donc chaque personne qui explore une pièce fait avancer le projet). On parle au nom de son personnage (en utilisant le "je") en restant logique (on ne passe pas du rez-de-chaussée en haut de la tour nord au 18 ième étage sauf s'il y a un ascenseur ou qu'on a un pouvoir ou qu'on avale une potion de téléportation). Chaque pièce étant sans lien avec les précédentes, on peut se permettre toutes les folies: meubles, électricité, instruments de tortures, petits poneys, monstre sanguinaire, trouver de la nourriture, des objets, des toilettes ou une salle de bain, avec des fantômes, avec ou sans fenêtres, avec des murs qui suintent de la bave d'extraterrestre si ça nous chante.  



On ne peut pas quitter le château (donc si vous voulez que votre personnage emmène son journal intime ou son doudou, il doit l'avoir sur lui en arrivant sur place).



On n'est pas obligé de se contenter de passer de pièce en pièce, ça peut être une formidable aventure.



Comment on finit? Mais quand toutes les pièces sont explorées ou... si on tue son personnage? Apparemment, ça n'est pas possible, on peut devenir zombie, fantôme mais la mort ne le délivrera même pas.


Quand on finit? Quand toutes les pièces seront explorées. On est à 1 600 pièces en 4 ans, ça fait 400 pièces par an soit 250 ans pour explorer tout le château mais qui sait? Ca dépend surtout du nombre de participants et de leur implication: je lis des histoires sur des plates-formes avec 250 membres actifs. A ce compte-là, en imaginant que 500 personnes postent une fois par semaine, ça pourrait aller vite (j'ai calculé que ça se ferait en 4 ans :) ).


Mais je trouve le concept intéressant et original.






On poste à la suite façon commentaire de blog. Je trouve ça surprenant mais pourquoi pas.

samedi 31 mars 2018

La place de l'écriture dans ma vie

Je travaille actuellement sur de gros projets qui prennent toute la place dans ma tête et ma foi, ça me fait du bien de retrouver cette passion et cette envie après m'être forcée à bien avancer un projet que j'ai eu du mal à finir. Je l'ai commencé sans savoir où l'histoire allait me mener et mes personnages ont fait des leurs. J'ai tâtonné durant des mois avant d'avoir un premier jet à peu près construit (avec des choses à éclaircir et reprendre, je vais avoir du travail le moment venu).


Ensuite, j'ai eu une perte de motivation, j'avais épuisé mes gros projets et mes petits projets de nouvelles demandaient du temps. Du temps pour mûrir, grandir, se développer, éclore. Au final, j'ai très peu écrit depuis le début de l'année, la passion n'était plus là, je ne brûlais plus d'envie de me mettre au clavier (sauf au piano) et ça m'a frustrée, beaucoup, parce que ça me fait du bien. J'ai fait contre mauvaise fortune bon cœur et j'ai beaucoup lu, c'était ça de gagné sur ma grosse liste de lecture et ça me permettait de m'ouvrir à de nouvelles idées pour me remplir de nouveaux horizons.


C'est toute la difficulté du travail artistique, on ne peut pas donner tout le temps. On a parfois besoin de gros temps de repos pour respirer, se renouveler, laisser les idées mûrir, grossir et s'étoffer. C'est frustrant parce que ça fait sept ans que j'écris presque en continu tous les jours ou presque et je ne suis pas bien si je ne peux pas écrire.


L'écriture, c'est comme la musique, c'est ma respiration, mon pilier, mon équilibre, ce qui me tient droite et me remplit la tête toute la journée. Je vis dans mon monde intérieur pour m'extirper de la monotonie de la vie moderne (les emplois que j'exerce m'ennuient sitôt que je les maîtrise (et ça vient vite) alors je n'attends que la fin de mon contrat pour aller voir ailleurs, ce qui n'est pas compatible avec le cdi que je cherche désespérément; c'est pareil pour les sorties que je peux faire ou les activités extraprofessionnelles que je peux faire, les ateliers emploi ou autre où je vais. Ce n'est pas que ça ne me plaît pas ou que ça ne m'intéresse pas, que je ne suis pas bien avec les gens; mais quelque part, mon cerveau a une trop grande part de vide, il n'est pas assez occupé, rempli pour que je me sente bien. Alors les pensées tournent dans ma tête se raccrochant à tout ce qui peut m'occuper (comme observer le décor, détailler les peintures/photographies avec minutie ou chercher des formes dans les craquelures de peinture des murs ou le carrelage). L'écriture a donc ceci de positif que mes pensées ne tournent pas dans le vide, elles travaillent en sourdine sur quelque chose de constructif, d'utile (pour mon bien-être) et d'épanouissant. Même si je regarde un film que j'aime (parfois que je n'ai jamais vu), j'ai mon carnet ouvert, ça me permet de boucher les trous d'ennui dans ma tête.

L'écriture me permet aussi de gérer l'échec qu'il soit professionnel ou amoureux. Au moins, si je regarde l'année écoulée, j'ai fait ça (écrire x romans, x nouvelles et apporté un peu de bonheur aux gens). Et vu le travail que ça demande, ce n'est pas rien. Tout le monde n'en a pas la capacité (d'ailleurs, je regrette sincèrement de ne pas être capable de composer mes propres musiques, mais on ne peut pas tout avoir).


Elle me permet de gérer mes émotions. Mes écrits ne sont pas réellement dépendants de mes émotions (bien que j'ai des notes dans mon carnet qui attendent "le bon moment" depuis longtemps, je pense qu'il y a un contexte à l'éclosion d'une histoire ou un temps de réflexion en sourdine) mais je pense que certains textes courts naissent en réponse à un contexte particulier (ça ne va pas bien, donc j'ai envie d'écrire un conte ou un petit poème tout mignon; je vais bien donc l'idée d'un texte long en plusieurs partie émerge parce que je sais que j'ai l'énergie pour m'y mettre (quitte à traîner la patte ensuite si ça va moins bien)). Et parfois ma tête est vide parce que je n'ai pas l'envie, parce que je vais vraiment mal (ça arrive rarement mais ça arrive).


Je me suis beaucoup interrogée dessus ces derniers temps et c'est un peu la synthèse de ce travail.

jeudi 7 septembre 2017

Réflexions sur l'écriture: Pourquoi écrire? + Un blog en hibernation

Depuis 2010, j'ai écrit de nombreux poèmes et quelques histoires. Par intermittence, parfois à marche forcée. J'ai longtemps écrit à l'adolescence comme beaucoup de gens, je suppose. Des poèmes, un journal intime. J'ai repris il y a quelques années. Puis, j'ai cessé en début d'année. Pourquoi?

Parce que j'ai décidé de me remettre à écrire "pour de vrai" autrement dit, sur d'autres supports, sur d'autres thèmes, sur des formats plus longs que des poèmes écrits en cinq minutes montre en main.  

J'ai retrouvé le goût d'écrire "pour de vrai", comme à une époque lointaine où adolescente, je remplissais des cahiers entiers de poèmes plus ou moins bons. Avec le rêve secret d'écrire un vrai roman ou court roman un jour.

Mais moi qui ne parvenais pas à aller au-delà du format poème ou longue nouvelle, j'ai voulu écrire une histoire sur laquelle j'avais beaucoup de choses à dire. Une histoire qui me tient à cœur et que je porte en moi depuis des années. Je devais passer au format roman pour l'écrire, un nanowrimo entier. Et j'ai découvert la joie des relectures, des corrections et des repassages fastidieux et multiples en me demandant "mais comment ai-je pu laisser passer ça?" que ce soit une faute d'orthographe flagrante, une faute de frappe, la répétition d'une phrase identique à quelques lignes d'intervalle (j'ai de ces automatismes parfois) ou des incohérences que je n'ai pas vues sur le moment (mais il n'est pas déjà mort celui-là? Mais il utilise cet artefact, sauf que je ne me souviens pas qu'il l'a déjà trouvé??).

J'ai réussi et si je ne suis pas faite pour écrire sur des formats longs, j'ai écrit plusieurs romans ou courts romans depuis un an. Ailleurs et autrement. Peut-être que j'écrirais des poèmes ici de temps en temps mais je pense plutôt publier des réflexions globales sur l'écriture. Des conseils d'écriture ou autre, je ne sais pas.

Alors pourquoi écrire?
Parce que ça me fait du bien et je crois que ça me permet de sortir des émotions. J'ai une grande tendance à écrire des contes quand ça ne va pas trop, je dois avoir besoin de chasser mes pensées moroses par du merveilleux et de la magie.

Je passe la moitié de ma vie dans mon imaginaire et je culpabilise moins. Ce n'est plus du temps perdu (même si ce n'est pas du temps perdu, c'est une soupape de mon inconscient qui me permet de quitter la médiocrité de la vie moderne sans aventures ni possibilité de réaliser des exploits grandioses ou se dépasser (ou si peu)). Au lieu d'avoir des idées dans tous les sens, je les note dans un carnet pour plus tard (ou jamais).

Ca m'occupe quand je m'ennuie et je passe ma vie à m'ennuyer. Au travail, à l'école, je m'ennuie. Durant mes activités extra-professionnelles, je m'ennuie souvent. En famille, je m'ennuie. Avec des amis, c'est pareil mais j'avoue me lâcher, je prends mon livre en cours, un carnet ou ma broderie du moment pour m'occuper si ça ne va pas assez vite. J'ai un ami qui parle très lentement et a souvent les idées embrouillées, je sais où il veut en venir alors qu'il n'est qu'au quart de son argumentation et il est super mal organisé. Donc je passe ma vie à l'attendre et ça me met hors de moi tout au fond de moi, même si je le prends avec philosophie: c'est un de ses défauts. Et tout le monde a des défauts. Alors je cherche des idées ou la suite de mon projet du moment.

Ca fait toujours un sujet de conversation. C'est marrant, ça intéresse presque toujours les gens quand j'en parle (mais je n'ose pas trop en parler). Je ne sais pas, Est-ce que ça fait rêver les gens? J'ai tendance à penser que beaucoup de gens ont une fibre artistique au fond, mais il faut se donner le temps et les moyens (ou le planning) pour vraiment l'exploiter.

Je ne fais pas rien de ma vie, je suis souvent au chômage et je suis très très fatiguée de ne pas voir de lueur d'espoir à l'horizon, j'ai trop "galéré", je suis fatiguée par moments. Alors  ça me valorise, je ne perds pas mon temps, j'écris. Même si ça ne sert à rien et que ça ne m'apportera rien sur un CV ou financièrement.  Même si tout le monde s'en fiche royalement autour de moi. Je ne me sens plus en échec total sur le plan professionnel, je suis écrivain. C'est mon deuxième métier même si jamais personne ne me lira ou presque. Même si je n'en vivrai jamais. Même si personne ne le sait (enfin, parmi les gens qui le savent, personne ne s'y intéresse réellement sauf une amie qui écrit de la fanfiction). Mon entourage ne juge ma valeur qu'en regard de ma recherche d'emploi (je travaille, c'est bien et le reste ne les intéresse pas. Je suis au chaumage, je suis une "sous-merde", nulle et rien de ce que je fais autour ne les intéresse). Mais moi, je sais. En un an, j'ai écrit une dizaine d'histoire plus ou moins longues ou travaillées. J'ai bâti deux ou trois univers plus ou moins fouillés. J'ai fait beaucoup de recherches (parfois je me dis que je vais finir par attirer l'attention des services secrets si ça continue car j'ai fait des recherches sur les armes, les duels, la sorcellerie aussi, les poisons mais promis, juré, c'est pour de la fiction!) et appris beaucoup de choses. Et j'ai rencontré de nouvelles personnes virtuelles, certes mais elles donnent du temps pour moi, pour répondre à mes questions, m'encourager, me corriger, me conseiller, me lire aussi. Et elles offrent leurs univers et leurs histoires de manière désintéressée à travers la toile. Et ça fait partie des choses qui peu à peu me redonnent foi en l'humanité (une partie de l'humanité du moins).

C'est une partie de moi. L'écriture fait partie de ces choses que j'ai toujours voulu faire "un jour quand j'aurais le temps/un cdi donc des horaires fixes ou à peu près fixes/de l'argent" jusqu'au jour où j'ai compris que si je suis pauvre, j'ai du temps. Bien sûr, je dois chercher du travail mais jamais toute la journée. Donc je m'ennuie et j'avais tendance à parfois tourner en rond. (oui parce que la vie de chômeur, ce n'est pas sortir et partir en vacances tout le temps comme certains l'imaginent. Non, c'est lire toujours les mêmes livres (sauf à lire des classiques sur liseuse mais il faut aimer les classiques, tout le monde n'aime pas Zola, la Fontaine et Victor Hugo)/ regarder toujours les mêmes DVD (et remercier ses amis pour les prêts)/ aller toujours aux mêmes endroits (la carte de bus, ça limite vite)/ voir les mêmes gens car sortir ça coûte cher. Donc comme ça ne me coûte rien, j'ai décidé de le faire maintenant vu que je n'ai pas d'argent mais j'ai du temps. Quand je travaille, j'ai un peu d'argent et plus de temps pour rien.

Comment oser se lancer?
Un conseil: traînez toujours un carnet (et un crayon) avec vous et le soir, ne regardez pas la télévision (il n'y a jamais rien d'intéressant de toutes manières) mais ouvrez votre carnet et écrivez! Je lis énormément de littérature en ligne (c'est gratuit, accessible tout le temps si on travaille sur ordinateur, ça ne prend pas de place dans une bibliothèque et c'est parfois très très bien (et souvent bourré de fautes d'orthographe, ce qui m'horripile; mais j'en fais aussi)). Et comme je vois les autres avancer, j'avance aussi. Forcément, ça incite à rester dans le bain de l'écriture. Bref, il faut se coller régulièrement devant son clavier ou son cahier. Même si on n'écrit rien, le tout est de "cogiter" sur ses histoires.

Ne pas avoir honte de ses histoires. Des fois, j'écris "de la merde" franchement, c'est nullissime. J'en rougirais presque. Mais tant pis, c'est écrit et ça peut toujours être retravaillé ensuite. Je déteste certains auteurs actuels, je n'ai rien contre eux, ils rendent des gens heureux avec leurs histoires à l'eau de rose mal écrites, ça c'est juste merveilleux et au fond, ça vaut la peine qu'ils écrivent leurs histoires. Donc je peux sans rougir faire pareil.

Je me dis que mon histoire fera peut-être plaisir à quelqu'un. Une personne qui s'ennuie, qui déprime devant son ordinateur et qui tombe par hasard sur un de mes écrits et qui oubliera durant cinq minutes ses peines. C'est pour ces personnes que j'écris, ces gens qui auront l'esprit ailleurs durant quelques minutes, même si c'est pour dire que "c'est de la merde" et se moquer de ma prose.

Moralité
Ce blog va rester en sommeil prolongé. Je publierai de temps en temps de petites choses mais ce sera sporadique.

mardi 10 janvier 2017

Désillusion


Adieu ma vie, adieu mes rêves,
Joyeux compagnons, amis qui m'avez accompagnés sans trêve
Je vous dit Adieu, le destin a préféré que de l'intérieur, je crève
Plutôt que de laisser la chance, bannie de ma vie, me donner foi en mes rêves.

mercredi 28 décembre 2016

Pause

Après six ans d'écriture, j'ai décidé de mettre ce blog en pause. Le "démon de l'écriture" qui m'a portée durant 3-4 ans à l'adolescence m'a reprise il y a quelques mois déjà.

J'ai écrit sur ces six derniers mois, une ébauche presque finie de roman qui attend une ultime relecture qui traîne (prévue pour février, janvier si je suis motivée), il ne paraitra sans doute jamais mais je suis fière de l'avoir fait, très fière.

J'écris, j'écris tous les jours: des contes ou de petites histoires diverses et variées sans queue ni tête que je publie par un autre biais. Peut-être que je reprendrai ce blog un jour ou que je publierai des textes un peu à part, je ne sais pas.

Quand j'ai ouvert ce blog, Le blog d'Azenor, le blog "complet", je pensais le tenir deux mois, un an maximum et le fermer ou laisser un blog de plus dans le cimetière numérique des blogs à l'abandon. Il a aujourd'hui six ans et demie et un lectorat toujours plus étendu malgré je le reconnais la redondance des thèmes: politique, chômage, histoires vécues ou rapportées.

Bien sûr, les autres blogs restent actifs au gré des mes coups de cœur, réflexions, coups de gueule, histoire vécues ou entendues.