Pensées

Une pensée

A tous ceux que le froid

Couvre chaque soir d'un linceul glacé

Et qui chaque jour, personne ne voient.

Un mot pour tous ceux

Qui cherchent un emploi

Ou ne peuvent en vivre; eux

Qui pour Noël, feront feu de tout bois.

Un instant pour avoir une pensée émue

Pour ceux qui travaillent ou sur le fil,

Parfois malades ou solitaires reclus,

Et voient leur vie chaque jour plus difficile.

Nature

J'aime sentir sur ma peau nue

Le souffle du vent et la morsure du soleil,

Immuables malgré les jours qui ne sont plus

Mais porteurs de nouvelles merveilles.

Instants de paix

Et de communion avec la Nature,

Qui m'enchante de ses nouveautés

Et de son doux murmure.

Toujours changeante,

Mais malgré tout, immuable,

Vibrante

Et aimable.

L'aventure, c'est l'aventure!

Certains jours, je monte dans ma voiture,

Et je pars le long des chemins,

Vivre de nouvelles aventures

Sans songer au lendemain.

Je croise là une chapelle,

Ou un panneau m'indiquant l'existence

D'un cromlech ou d'une plage tranquille

Me croyant Robinson en son île.

Quand pointent les premières étoiles

Dans l'air du soir

Vient le temps de briser cette magie automnale

Et de rentrer par des chemins brodés de cuivre et d'or.

Je change

Je sens chaque jour,

Un peu plus, l'intensité

De ton absence, cause de tant de douleur,

Diminuer.

C'est que je sais que viendra,

Un jour prochain ou lointain,

Le moment où le poignard deviendra

Une légère cicatrice en mon sein.

Valse

La valse des jours

Se poursuit,

Le temps toujours

S'enfuit.

Une force nouvelle

Bat dans mes veines,

Comme si des ailes

Avaient surgi par centaines.

Elles me portent

Vers un jardin plein de promesses

Ecloses; que m'importent

Jalousies et indélicatesses.

Nevezamzer (printemps)

La fleur diaphane

S'ouvre timidement;

Avant qu'elle ne se fâne

Sous le soleil trop ardent.

Ephémère, est-elle

Comme la jeunesse

Et la vie, qui dans nos veines

Restent éternelles princesses.

Le vent d'été

Emporte les pétales

Que le soleil a desséchés,

Comme nos jours qui se fânent...

Tu es parti

Toi, pour mon coeur

Chaque instant, palpite

Que n'as-tu deviné les peurs

Qui m'agitent?

Mon passé est un miroir

Couvert d'une légère buée:

Je crains de te décevoir

Ou ton coeur de briser.

Avec insistance,

Pour te garder près de moi

J'ai cherché la bonne distance;

Mais tu es parti, me laissant en émoi.

Amour

L'amour a, de nouveau, frappé à ma porte

Sans que je m'en aperçoive

Ce flot m'emporte,

Je crains qu'il ne me déçoive.

Je me dis

Ne t'attache pas

A lui,

Il n'est pas fait pour toi!

Je m'effraie à l'idée

De me brûler les ailes

A cette flamme nouvelle et dorée

Riche des essences les plus belles.

Mais mon coeur

Me chante une autre chanson

Douce à mon oreille. Les heures

Auprès de lui passent sans que j'y prête attention...