samedi 31 mars 2018

La place de l'écriture dans ma vie

Je travaille actuellement sur de gros projets qui prennent toute la place dans ma tête et ma foi, ça me fait du bien de retrouver cette passion et cette envie après m'être forcée à bien avancer un projet que j'ai eu du mal à finir. Je l'ai commencé sans savoir où l'histoire allait me mener et mes personnages ont fait des leurs. J'ai tâtonné durant des mois avant d'avoir un premier jet à peu près construit (avec des choses à éclaircir et reprendre, je vais avoir du travail le moment venu).


Ensuite, j'ai eu une perte de motivation, j'avais épuisé mes gros projets et mes petits projets de nouvelles demandaient du temps. Du temps pour mûrir, grandir, se développer, éclore. Au final, j'ai très peu écrit depuis le début de l'année, la passion n'était plus là, je ne brûlais plus d'envie de me mettre au clavier (sauf au piano) et ça m'a frustrée, beaucoup, parce que ça me fait du bien. J'ai fait contre mauvaise fortune bon cœur et j'ai beaucoup lu, c'était ça de gagné sur ma grosse liste de lecture et ça me permettait de m'ouvrir à de nouvelles idées pour me remplir de nouveaux horizons.


C'est toute la difficulté du travail artistique, on ne peut pas donner tout le temps. On a parfois besoin de gros temps de repos pour respirer, se renouveler, laisser les idées mûrir, grossir et s'étoffer. C'est frustrant parce que ça fait sept ans que j'écris presque en continu tous les jours ou presque et je ne suis pas bien si je ne peux pas écrire.


L'écriture, c'est comme la musique, c'est ma respiration, mon pilier, mon équilibre, ce qui me tient droite et me remplit la tête toute la journée. Je vis dans mon monde intérieur pour m'extirper de la monotonie de la vie moderne (les emplois que j'exerce m'ennuient sitôt que je les maîtrise (et ça vient vite) alors je n'attends que la fin de mon contrat pour aller voir ailleurs, ce qui n'est pas compatible avec le cdi que je cherche désespérément; c'est pareil pour les sorties que je peux faire ou les activités extraprofessionnelles que je peux faire, les ateliers emploi ou autre où je vais. Ce n'est pas que ça ne me plaît pas ou que ça ne m'intéresse pas, que je ne suis pas bien avec les gens; mais quelque part, mon cerveau a une trop grande part de vide, il n'est pas assez occupé, rempli pour que je me sente bien. Alors les pensées tournent dans ma tête se raccrochant à tout ce qui peut m'occuper (comme observer le décor, détailler les peintures/photographies avec minutie ou chercher des formes dans les craquelures de peinture des murs ou le carrelage). L'écriture a donc ceci de positif que mes pensées ne tournent pas dans le vide, elles travaillent en sourdine sur quelque chose de constructif, d'utile (pour mon bien-être) et d'épanouissant. Même si je regarde un film que j'aime (parfois que je n'ai jamais vu), j'ai mon carnet ouvert, ça me permet de boucher les trous d'ennui dans ma tête.

L'écriture me permet aussi de gérer l'échec qu'il soit professionnel ou amoureux. Au moins, si je regarde l'année écoulée, j'ai fait ça (écrire x romans, x nouvelles et apporté un peu de bonheur aux gens). Et vu le travail que ça demande, ce n'est pas rien. Tout le monde n'en a pas la capacité (d'ailleurs, je regrette sincèrement de ne pas être capable de composer mes propres musiques, mais on ne peut pas tout avoir).


Elle me permet de gérer mes émotions. Mes écrits ne sont pas réellement dépendants de mes émotions (bien que j'ai des notes dans mon carnet qui attendent "le bon moment" depuis longtemps, je pense qu'il y a un contexte à l'éclosion d'une histoire ou un temps de réflexion en sourdine) mais je pense que certains textes courts naissent en réponse à un contexte particulier (ça ne va pas bien, donc j'ai envie d'écrire un conte ou un petit poème tout mignon; je vais bien donc l'idée d'un texte long en plusieurs partie émerge parce que je sais que j'ai l'énergie pour m'y mettre (quitte à traîner la patte ensuite si ça va moins bien)). Et parfois ma tête est vide parce que je n'ai pas l'envie, parce que je vais vraiment mal (ça arrive rarement mais ça arrive).


Je me suis beaucoup interrogée dessus ces derniers temps et c'est un peu la synthèse de ce travail.