mardi 17 novembre 2020

Quand fuit l'inspiration...

  Je peine à écrire. La faute au confinement. L'écriture se nourrit des rencontres et des expériences vécues. La lecture et les films, ce n'est pas suffisant. Il manque l'aspect humain même si je suis très bien entourée sur le plan virtuel, si j'ai de la famille et des amis qui m'appellent, il manque les rencontres en chair et en os. 

  Je ne me résigne pas. Tous les jours, j'ouvre mon fichier et je le regarde dans le blanc du papier durant une demie-heure ou plus. Pourtant, j'écris beaucoup ici donc j'ai des choses à dire. 

Lire m'est difficile en ces temps troublés donc je peine à me nourrir des mots des auteurs que je lis. 

  Je ne me prive pas de loisirs ou d'occupation, ce n'est donc pas un état dépressif, j'ai du plaisir à faire ces activités même si je passe de l'une à l'autre pour passer à une autre et au final, à un moment ou à un autre revenir au point de départ. Mais c'est normal en étant enfermé. 

  Ecrire touche à l'intime. Je dis souvent que pour écrire, il faut soit aller vraiment bien soit aller vraiment très mal; je suis dans une sorte d'entre-deux. Je vais globalement bien étant donné la situation anxiogène que nous vivons. Je suis hypersensible donc elle me touche profondément mais j'arrive à exprimer mon ressenti. Je voudrais parvenir à le sublimer, en tirer l'essence pour créer quelque chose mais j'en suis incapable. La sublimation, ce serait merveilleux mais non. 

  Je peine à faire le tri dans mes idées, je peine à retrouver le fil et à me mettre à l'ouvrage comme je le devrais. Mes personnages attendent que j'écrive leur histoire mais je crois qu'ils vont attendre le mois de décembre qui sera dédié à une bonne grosse phase de correction. Quand l'étau se sera relâché et qu'on en saura un peu plus. Je me doute qu'on va vers un confinement jusqu'à mi-février avec relâche pour noël et peut-être le nouvel an. Mais les choses ne sont pas clairement dites, il est difficile d'intégrer la chose. J'aurais voulu écrire, écrire jusqu'à plus soif, lire et jouer de la musique mais les choses ne se sont pas passées ainsi. Ma créativité m'a désertée parce que mon inspiration n'a pas de quoi se nourrir. Ca tourne en rond malgré les livres et les films. Je ne vis pas de nouvelles expériences hormis le confinement. Alors j'ai du mal à extraire de moi les mots que j'ai tant espéré voir couler. Alors j'attends des jours meilleurs en espérant que l'inspiration revienne. 


mardi 21 juillet 2020

Ecrire au kilomètre

Ecrire jusqu'à plus soif, courir après les mots. Laisser les doigts courir sur le clavier. Compter, recompter, encore et encore. Les mots m'échappent, les mots ne s'accumulent pas ou trop lentement. Suivre une série du coin de l'oeil, regarder dix minutes, arrêter, réfléchir à quoi écrire, écrire quelques mots, faire des recherches, remettre ma série, dix ou quinze minutes pas plus.  Prier pour qu'un voisin ne vienne pas me déranger. Penser à tout ce qu'il me reste à faire. Les mots ne coulent pas, mes récits ont encore besoin de reposer un peu, de maturer, lever, changer et je n'ai pas de temps à leur donner. Les mettre de côté, écrire à côté. Chercher des sujets plaisants, les noter sur un carnet ou un fichier de traitement de texte. Les regarder d'un oeil morne, rêvasser, attendre. Remettre un peu ma série. Lire un peu. Regarder l'heure. Regarder le compte de mots. Regarder la date. Dix jours, il me reste si peu de temps et tant à écrire. Remettre ma série, rêvasser. Sentir mes pensées tourner dans ma tête. Ecrire mais sur quoi, comment? Je suis fatiguée, je dors mal. Mon inspiration est à sec et j'ai beau tout faire pour nourrir, cela n'est pas suffisant. Lire, parler avec des gens, regarder des films, chercher des idées pour écrire. Ecouter les bruits de l'immeuble. Les pigeons, les chiens. Les voitures qui passent dans la rue. Le voisin qui saute encore et encore sur le sol au-dessus de moi. Les choses qui tombent et se brisent sous moi. Quelque part, là en bas. Le bruit des ballons qui rebondissent sur l'asphalte. Le bruit des roues de voiture qui roulent sur la route. Pas d'oiseaux ou si peu. Le bruit de la ville. Me souvenir que mon thé refroidit et l'avaler d'un trait. Verser ce qu'il reste dans ma tasse et le réchauffer. Regarder avec gourmandise le sachet neuf qui attend pour refaire une tournée de thé. Le temps passe, les jours défilent, les mots m'échappent. Fatigue, mauvais sommeil, stress à cause des gens. Des gens qui ne parlent que confinement ou presque, stress de voir que les gens ne font pas attention. Et les livres de bibliothèque, quand dois-je les rendre? Il me reste du temps mais je ne dois pas traîner surtout que j'ai tout lu, il ne reste que le DVD à regarder. Mais déjà les rendre alors que je viens presque de les prendre? Pourtant, j'ai avancé dans mes livres personnels qui se lisent plus ou moins bien. Et combien de films me reste-t'il à visionner sur la plateforme de la bibliothèque? De bandes dessinées à lire en ligne d'ici la fin du mois sur mon compte de bibliothèque? Et ces DVD que je voulais reregarder durant le confinement et qui attendent depuis? Et... trouver quelque chose à écrire, écrire n'importe quoi, tout ce qui me passe par la tête. Pour retrouver l'inspiration, pour redonner vie à mes personnages qui m'attendent, mes lecteurs qui m'attendent. Mais je ne peux pas, j'en suis navrée. Je suis fatiguée, je n'ai plus d'inspiration, il ne reste que dix jours de nanowrimo et je suis tellement, tellement en retard. Mais je vais tenir et jour après jour, rattrapper le retard. Même si j'écris des bouts de textes qui attendront durant des mois que je les reprenne, même des textes dont j'ai honte mais que je publierai quand même pour ne pas les perdre. Ne pas refaire l'erreur de jeter des cahiers, de perdre des documents informatiques, de perdre mes écrites. Ecrire au kilomètre, mot après mot, un seul à la fois. Tenir, tenir la distance, courage, il ne reste que dix jours. Dix jours de nanowrimo, dix jours à batailler avec les mots qui ne viennent pas. Dix jours à écrire tout et n'importe quoi pourvu que j'ajoute des mots au total. Il sera bien temps de trier ensuite.