vendredi 6 avril 2018

Le château des cent mille pièces (projet collectif)

Je suis tombée tout à fait par hasard sur ce projet. En gros, c'est un site sur lequel tout le monde peut poster son histoire. Nous sommes dans un château de 100 000 pièces




Extrait du site internet
"Lorsque vous aurez traversé les racines de l’Ancienne Forêt qui jouxte le Gouffre des Abysses situé de l’autre côté de l’Océan des
Tempêtes, vous trouverez, non loin de la Fontaine d’Eternité, un tout petit sentier, qui sent bon la châtaigne-fraise et l’iris de rose.
Empruntez-le, en veillant bien à ne pas vous écarter de son tracé, et à ne pas trop vous laisser séduire par le chant de l’hermine-escargot.
Vous allez suivre ce chemin pendant trois jours, pendant qu’il serpente et s’élève tout doucement dans les Terres Noires des Mille Collines.
Parvenus au pied de la Cascade Géante, il vous faudra sans doute prendre un peu de repos, avant d’attaquer la partie finale de votre périple : la Montagne Unique, située au coeur des Volcans de Vents.
Plusieurs semaines vous seront nécessaires pour  gravir ses pentes, explorer ses falaises, éviter ses gouffres et trouver votre chemin jusqu’au son sommet.
Si vous avez survécu, vous arriverez alors au Deuxième Plus Haut Point Du Monde, là où naissent les nuages.
Vous ne vous laisserez pas impressionner par les remparts antédiluviens destinés à repousser les attaques de créatures sauvages aujourd’hui minéralisées.
Escaladez ces ruines.
Là, prenez une inspiration et savourez la vision qui s’offre à vous…
Le Château des 100 000 pièces prend pied sur le Premier Plus Haut Point Du Monde ; et les murs, et les tours et les cours et les étages de ce Palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, jusqu’à la Lune.
Si vous avez la force de ne pas tourner les talons à ce moment précis de votre vie, vous traverserez le pont-levis de pierre, de glace, de bois et d’acier mêlés.
Vous pousserez, non sans effort, le fantastique portail en corail de chimère, qui fait quinze ou vingt fois votre taille.
Voilà, vous êtes entré dans la première des Cent Mille Pièces du Château : l’entrée, le Cathedrhall… Devant vous, des dizaines de portes, d’escaliers et de corniches en pierre, en bois, en brume, en verre et en métal. Vous levez les yeux, rempli de crainte et de vertige : votre regard se perd à l’intérieur de la nef, labyrinthe tissé de chemins indistincts, qui finissent par se noyer dans l’obscurité brumeuse des étages supérieurs…
Si il vous reste un peu de courage, c’est là que commence votre exploration du Château !"



Comment on fait?
On n'a pas besoin de s'inscrire (mais il semble que ce soit possible, je n'ai pas trouvé comment on fait), il suffit de se choisir un pseudonyme (tordu) et une adresse mail et de les garder tout le temps (donc les noter dans un coin) puis de poster à la suite. Je conseille un fichier word à côté pour garder une trace de son parcours avec des petites notes sur le personnage qu'on a choisi, les objets qu'il a, une chronologie grossière (si ça fait 6 mois qu'il est là ou deux jours en gros).



On passe ensuite de pièce en pièce en postant des commentaires (la règle est un commentaire= une pièce qui peut être une chambre, un escalier ou une cour qu'on essaie de situer un minimum à chaque fois (pour ne pas soi-même se perdre: étage, situation géographique). A noter qu'on ne peut pas sortir avant que les 100 000 pièces aient été explorées par les membres (c'est un projet collectif donc chaque personne qui explore une pièce fait avancer le projet). On parle au nom de son personnage (en utilisant le "je") en restant logique (on ne passe pas du rez-de-chaussée en haut de la tour nord au 18 ième étage sauf s'il y a un ascenseur ou qu'on a un pouvoir ou qu'on avale une potion de téléportation). Chaque pièce étant sans lien avec les précédentes, on peut se permettre toutes les folies: meubles, électricité, instruments de tortures, petits poneys, monstre sanguinaire, trouver de la nourriture, des objets, des toilettes ou une salle de bain, avec des fantômes, avec ou sans fenêtres, avec des murs qui suintent de la bave d'extraterrestre si ça nous chante.  



On ne peut pas quitter le château (donc si vous voulez que votre personnage emmène son journal intime ou son doudou, il doit l'avoir sur lui en arrivant sur place).



On n'est pas obligé de se contenter de passer de pièce en pièce, ça peut être une formidable aventure.



Comment on finit? Mais quand toutes les pièces sont explorées ou... si on tue son personnage? Apparemment, ça n'est pas possible, on peut devenir zombie, fantôme mais la mort ne le délivrera même pas.


Quand on finit? Quand toutes les pièces seront explorées. On est à 1 600 pièces en 4 ans, ça fait 400 pièces par an soit 250 ans pour explorer tout le château mais qui sait? Ca dépend surtout du nombre de participants et de leur implication: je lis des histoires sur des plates-formes avec 250 membres actifs. A ce compte-là, en imaginant que 500 personnes postent une fois par semaine, ça pourrait aller vite (j'ai calculé que ça se ferait en 4 ans :) ).


Mais je trouve le concept intéressant et original.






On poste à la suite façon commentaire de blog. Je trouve ça surprenant mais pourquoi pas.

samedi 31 mars 2018

La place de l'écriture dans ma vie

Je travaille actuellement sur de gros projets qui prennent toute la place dans ma tête et ma foi, ça me fait du bien de retrouver cette passion et cette envie après m'être forcée à bien avancer un projet que j'ai eu du mal à finir. Je l'ai commencé sans savoir où l'histoire allait me mener et mes personnages ont fait des leurs. J'ai tâtonné durant des mois avant d'avoir un premier jet à peu près construit (avec des choses à éclaircir et reprendre, je vais avoir du travail le moment venu).


Ensuite, j'ai eu une perte de motivation, j'avais épuisé mes gros projets et mes petits projets de nouvelles demandaient du temps. Du temps pour mûrir, grandir, se développer, éclore. Au final, j'ai très peu écrit depuis le début de l'année, la passion n'était plus là, je ne brûlais plus d'envie de me mettre au clavier (sauf au piano) et ça m'a frustrée, beaucoup, parce que ça me fait du bien. J'ai fait contre mauvaise fortune bon cœur et j'ai beaucoup lu, c'était ça de gagné sur ma grosse liste de lecture et ça me permettait de m'ouvrir à de nouvelles idées pour me remplir de nouveaux horizons.


C'est toute la difficulté du travail artistique, on ne peut pas donner tout le temps. On a parfois besoin de gros temps de repos pour respirer, se renouveler, laisser les idées mûrir, grossir et s'étoffer. C'est frustrant parce que ça fait sept ans que j'écris presque en continu tous les jours ou presque et je ne suis pas bien si je ne peux pas écrire.


L'écriture, c'est comme la musique, c'est ma respiration, mon pilier, mon équilibre, ce qui me tient droite et me remplit la tête toute la journée. Je vis dans mon monde intérieur pour m'extirper de la monotonie de la vie moderne (les emplois que j'exerce m'ennuient sitôt que je les maîtrise (et ça vient vite) alors je n'attends que la fin de mon contrat pour aller voir ailleurs, ce qui n'est pas compatible avec le cdi que je cherche désespérément; c'est pareil pour les sorties que je peux faire ou les activités extraprofessionnelles que je peux faire, les ateliers emploi ou autre où je vais. Ce n'est pas que ça ne me plaît pas ou que ça ne m'intéresse pas, que je ne suis pas bien avec les gens; mais quelque part, mon cerveau a une trop grande part de vide, il n'est pas assez occupé, rempli pour que je me sente bien. Alors les pensées tournent dans ma tête se raccrochant à tout ce qui peut m'occuper (comme observer le décor, détailler les peintures/photographies avec minutie ou chercher des formes dans les craquelures de peinture des murs ou le carrelage). L'écriture a donc ceci de positif que mes pensées ne tournent pas dans le vide, elles travaillent en sourdine sur quelque chose de constructif, d'utile (pour mon bien-être) et d'épanouissant. Même si je regarde un film que j'aime (parfois que je n'ai jamais vu), j'ai mon carnet ouvert, ça me permet de boucher les trous d'ennui dans ma tête.

L'écriture me permet aussi de gérer l'échec qu'il soit professionnel ou amoureux. Au moins, si je regarde l'année écoulée, j'ai fait ça (écrire x romans, x nouvelles et apporté un peu de bonheur aux gens). Et vu le travail que ça demande, ce n'est pas rien. Tout le monde n'en a pas la capacité (d'ailleurs, je regrette sincèrement de ne pas être capable de composer mes propres musiques, mais on ne peut pas tout avoir).


Elle me permet de gérer mes émotions. Mes écrits ne sont pas réellement dépendants de mes émotions (bien que j'ai des notes dans mon carnet qui attendent "le bon moment" depuis longtemps, je pense qu'il y a un contexte à l'éclosion d'une histoire ou un temps de réflexion en sourdine) mais je pense que certains textes courts naissent en réponse à un contexte particulier (ça ne va pas bien, donc j'ai envie d'écrire un conte ou un petit poème tout mignon; je vais bien donc l'idée d'un texte long en plusieurs partie émerge parce que je sais que j'ai l'énergie pour m'y mettre (quitte à traîner la patte ensuite si ça va moins bien)). Et parfois ma tête est vide parce que je n'ai pas l'envie, parce que je vais vraiment mal (ça arrive rarement mais ça arrive).


Je me suis beaucoup interrogée dessus ces derniers temps et c'est un peu la synthèse de ce travail.