jeudi 7 septembre 2017

Réflexions sur l'écriture: Pourquoi écrire? + Un blog en hibernation

Depuis 2010, j'ai écrit de nombreux poèmes et quelques histoires. Par intermittence, parfois à marche forcée. J'ai longtemps écrit à l'adolescence comme beaucoup de gens, je suppose. Des poèmes, un journal intime. J'ai repris il y a quelques années. Puis, j'ai cessé en début d'année. Pourquoi?

Parce que j'ai décidé de me remettre à écrire "pour de vrai" autrement dit, sur d'autres supports, sur d'autres thèmes, sur des formats plus longs que des poèmes écrits en cinq minutes montre en main.  

J'ai retrouvé le goût d'écrire "pour de vrai", comme à une époque lointaine où adolescente, je remplissais des cahiers entiers de poèmes plus ou moins bons. Avec le rêve secret d'écrire un vrai roman ou court roman un jour.

Mais moi qui ne parvenais pas à aller au-delà du format poème ou longue nouvelle, j'ai voulu écrire une histoire sur laquelle j'avais beaucoup de choses à dire. Une histoire qui me tient à cœur et que je porte en moi depuis des années. Je devais passer au format roman pour l'écrire, un nanowrimo entier. Et j'ai découvert la joie des relectures, des corrections et des repassages fastidieux et multiples en me demandant "mais comment ai-je pu laisser passer ça?" que ce soit une faute d'orthographe flagrante, une faute de frappe, la répétition d'une phrase identique à quelques lignes d'intervalle (j'ai de ces automatismes parfois) ou des incohérences que je n'ai pas vues sur le moment (mais il n'est pas déjà mort celui-là? Mais il utilise cet artefact, sauf que je ne me souviens pas qu'il l'a déjà trouvé??).

J'ai réussi et si je ne suis pas faite pour écrire sur des formats longs, j'ai écrit plusieurs romans ou courts romans depuis un an. Ailleurs et autrement. Peut-être que j'écrirais des poèmes ici de temps en temps mais je pense plutôt publier des réflexions globales sur l'écriture. Des conseils d'écriture ou autre, je ne sais pas.

Alors pourquoi écrire?
Parce que ça me fait du bien et je crois que ça me permet de sortir des émotions. J'ai une grande tendance à écrire des contes quand ça ne va pas trop, je dois avoir besoin de chasser mes pensées moroses par du merveilleux et de la magie.

Je passe la moitié de ma vie dans mon imaginaire et je culpabilise moins. Ce n'est plus du temps perdu (même si ce n'est pas du temps perdu, c'est une soupape de mon inconscient qui me permet de quitter la médiocrité de la vie moderne sans aventures ni possibilité de réaliser des exploits grandioses ou se dépasser (ou si peu)). Au lieu d'avoir des idées dans tous les sens, je les note dans un carnet pour plus tard (ou jamais).

Ca m'occupe quand je m'ennuie et je passe ma vie à m'ennuyer. Au travail, à l'école, je m'ennuie. Durant mes activités extra-professionnelles, je m'ennuie souvent. En famille, je m'ennuie. Avec des amis, c'est pareil mais j'avoue me lâcher, je prends mon livre en cours, un carnet ou ma broderie du moment pour m'occuper si ça ne va pas assez vite. J'ai un ami qui parle très lentement et a souvent les idées embrouillées, je sais où il veut en venir alors qu'il n'est qu'au quart de son argumentation et il est super mal organisé. Donc je passe ma vie à l'attendre et ça me met hors de moi tout au fond de moi, même si je le prends avec philosophie: c'est un de ses défauts. Et tout le monde a des défauts. Alors je cherche des idées ou la suite de mon projet du moment.

Ca fait toujours un sujet de conversation. C'est marrant, ça intéresse presque toujours les gens quand j'en parle (mais je n'ose pas trop en parler). Je ne sais pas, Est-ce que ça fait rêver les gens? J'ai tendance à penser que beaucoup de gens ont une fibre artistique au fond, mais il faut se donner le temps et les moyens (ou le planning) pour vraiment l'exploiter.

Je ne fais pas rien de ma vie, je suis souvent au chômage et je suis très très fatiguée de ne pas voir de lueur d'espoir à l'horizon, j'ai trop "galéré", je suis fatiguée par moments. Alors  ça me valorise, je ne perds pas mon temps, j'écris. Même si ça ne sert à rien et que ça ne m'apportera rien sur un CV ou financièrement.  Même si tout le monde s'en fiche royalement autour de moi. Je ne me sens plus en échec total sur le plan professionnel, je suis écrivain. C'est mon deuxième métier même si jamais personne ne me lira ou presque. Même si je n'en vivrai jamais. Même si personne ne le sait (enfin, parmi les gens qui le savent, personne ne s'y intéresse réellement sauf une amie qui écrit de la fanfiction). Mon entourage ne juge ma valeur qu'en regard de ma recherche d'emploi (je travaille, c'est bien et le reste ne les intéresse pas. Je suis au chaumage, je suis une "sous-merde", nulle et rien de ce que je fais autour ne les intéresse). Mais moi, je sais. En un an, j'ai écrit une dizaine d'histoire plus ou moins longues ou travaillées. J'ai bâti deux ou trois univers plus ou moins fouillés. J'ai fait beaucoup de recherches (parfois je me dis que je vais finir par attirer l'attention des services secrets si ça continue car j'ai fait des recherches sur les armes, les duels, la sorcellerie aussi, les poisons mais promis, juré, c'est pour de la fiction!) et appris beaucoup de choses. Et j'ai rencontré de nouvelles personnes virtuelles, certes mais elles donnent du temps pour moi, pour répondre à mes questions, m'encourager, me corriger, me conseiller, me lire aussi. Et elles offrent leurs univers et leurs histoires de manière désintéressée à travers la toile. Et ça fait partie des choses qui peu à peu me redonnent foi en l'humanité (une partie de l'humanité du moins).

C'est une partie de moi. L'écriture fait partie de ces choses que j'ai toujours voulu faire "un jour quand j'aurais le temps/un cdi donc des horaires fixes ou à peu près fixes/de l'argent" jusqu'au jour où j'ai compris que si je suis pauvre, j'ai du temps. Bien sûr, je dois chercher du travail mais jamais toute la journée. Donc je m'ennuie et j'avais tendance à parfois tourner en rond. (oui parce que la vie de chômeur, ce n'est pas sortir et partir en vacances tout le temps comme certains l'imaginent. Non, c'est lire toujours les mêmes livres (sauf à lire des classiques sur liseuse mais il faut aimer les classiques, tout le monde n'aime pas Zola, la Fontaine et Victor Hugo)/ regarder toujours les mêmes DVD (et remercier ses amis pour les prêts)/ aller toujours aux mêmes endroits (la carte de bus, ça limite vite)/ voir les mêmes gens car sortir ça coûte cher. Donc comme ça ne me coûte rien, j'ai décidé de le faire maintenant vu que je n'ai pas d'argent mais j'ai du temps. Quand je travaille, j'ai un peu d'argent et plus de temps pour rien.

Comment oser se lancer?
Un conseil: traînez toujours un carnet (et un crayon) avec vous et le soir, ne regardez pas la télévision (il n'y a jamais rien d'intéressant de toutes manières) mais ouvrez votre carnet et écrivez! Je lis énormément de littérature en ligne (c'est gratuit, accessible tout le temps si on travaille sur ordinateur, ça ne prend pas de place dans une bibliothèque et c'est parfois très très bien (et souvent bourré de fautes d'orthographe, ce qui m'horripile; mais j'en fais aussi)). Et comme je vois les autres avancer, j'avance aussi. Forcément, ça incite à rester dans le bain de l'écriture. Bref, il faut se coller régulièrement devant son clavier ou son cahier. Même si on n'écrit rien, le tout est de "cogiter" sur ses histoires.

Ne pas avoir honte de ses histoires. Des fois, j'écris "de la merde" franchement, c'est nullissime. J'en rougirais presque. Mais tant pis, c'est écrit et ça peut toujours être retravaillé ensuite. Je déteste certains auteurs actuels, je n'ai rien contre eux, ils rendent des gens heureux avec leurs histoires à l'eau de rose mal écrites, ça c'est juste merveilleux et au fond, ça vaut la peine qu'ils écrivent leurs histoires. Donc je peux sans rougir faire pareil.

Je me dis que mon histoire fera peut-être plaisir à quelqu'un. Une personne qui s'ennuie, qui déprime devant son ordinateur et qui tombe par hasard sur un de mes écrits et qui oubliera durant cinq minutes ses peines. C'est pour ces personnes que j'écris, ces gens qui auront l'esprit ailleurs durant quelques minutes, même si c'est pour dire que "c'est de la merde" et se moquer de ma prose.

Moralité
Ce blog va rester en sommeil prolongé. Je publierai de temps en temps de petites choses mais ce sera sporadique.